Un carré ayant quatre côtés, il a donc aussi quatre coins ! Deux coins face à face sont réservés aux combattants (ils sont l’un de couleur bleue, l’autre de couleur rouge). Les deux autres coins sont dits « neutres ». L’arbitre y envoie un pratiquant pendant un temps mort du combat (le pratiquant ne peut ainsi parler à ses accompagnateurs ni ré-attaquer son adversaire immédiatement après un compte).
C’est dans son coin que le pratiquant passe le temps de la pause. C’est là qu’il est conseillé, encouragé et soigné. C’est là qu’il reprend son souffle. C’est là qu’il se précipite lorsqu’il a été sauvé par le gong d’une mauvaise situation. C’est là qu’il attend la décision des juges...
Le rouge et le bleu
Le rouge et le bleu, dans de nombreuses cultures, incarnent depuis très longtemps les rivalités. Elles représentent l’affrontement du ciel (le bleu) et de la terre (le rouge). Ainsi, les chouans étaient bleus et les révolutionnaires de l’An II étaient rouges (le droit divin contre le droit humain).
C’est par ces couleurs bien particulières que la boxe se révèle une activité hautement symbolique représentant l’affrontement des opposés (Voir cet article) et la condition humaine (l’homme condamné à se battre entre ciel et terre, entre ange et bête).
Le trois et le quatre
Symboliquement, le nombre 4 représente la réalité physique. Il faut en général 4 éléments pour définir une réalité (4 points cardinaux, 4 saisons, 4 éléments, etc.). Pas plus. Un cinquième élément est le plus souvent inutile. Un tabouret peut n’avoir que trois pieds, mais sa stabilité est totale avec quatre, et un cinquième pied n’ajouterait rien.
En boxe, nous avons bien quatre coins, mais seulement trois personnes sur le ring : l’arbitre et les deux adversaires. De sorte que les quatre coins ne sont jamais tous occupés en même temps. Pourquoi donc le ring est-il carré ? Et qui est censé occuper le quatrième coin, sans pour autant être présent ?
On peut avancer que c’est la femme. Elle est en effet exclue de la boxe, qui est une affaire d’hommes. Cette exclusion est matérialisée par un coin prévu pour elle, mais vide en permanence. Cela se vérifie pendant les pauses, lors des grandes soirées de boxe, où c’est une femme, une superbe « Boxing-girl » ou « Round Girl », qui pénètre sur le ring pour indiquer le numéro de la reprise suivante et qui disparaît aussitôt après son tour de ring - une façon, sans doute, de marquer qu’il ne saurait au fond y avoir d’affaire d’hommes sans femme, mais que la femme n’a pas à s’en mêler (Voir aussi Femmes).