L’efficacité d’une attaque est d’autant plus grande qu’elle surprend l’adversaire. Pour « créer la surprise », le pratiquant peut emprunter plusieurs voies :
Le mensonge (Voir cet article). Il a pour but de dissimuler à l’adversaire ses intentions réelles, soit en ne laissant rien paraître de l’attaque qui est envisagée, soit en détournant son attention vers une fausse attaque (feinte). Le mensonge prépare ainsi la surprise.
Les coups retournés ou sautés. Ces coups sont très risqués ; leur mise en oeuvre est assez longue. Pourtant, ils sont souvent très efficaces. L’adversaire paraît comme paralysé par leur audace.
Le changement de stratégie ou de tactique. La surprise peut venir d’un adversaire qui, pendant un certain temps, a « caché son jeu ». Mais, plus fréquemment, une modification de la stratégie ou de la tactique qui avait jusqu’à présent été mise en oeuvre désarçonne l’adversaire.
Le second souffle. Il peut arriver qu’un pratiquant qui semblait de plus en plus affaibli par les attaques adverses trouve un « second souffle », une nouvelle énergie, un regain de motivation. L’adversaire, qui ne doutait plus de l’issue, se trouve soudain déstabilisé, ses certitudes s’effondrent et il doit lui-même mobiliser une énergie supplémentaire pour faire face à la situation nouvelle, ce qui n’est parfois plus possible si l’assurance de la victoire l’a démobilisé.
Le changement de rythme. La surprise peut également provenir d’une cassure dans le rythme du combat. C’est le rôle des accélérations soudaines. C’est aussi le rôle de certaines techniques de déplacement : le pratiquant qui semblait accompagner l’adversaire dans ses déplacements adopte soudain un déplacement en sens contraire.
L’anticipation. L’adversaire est toujours désorienté si ses intentions sont découvertes avant même qu’il n’ait commencé à les concrétiser.
Le contre. Lorsqu’un pratiquant porte un coup, il s’attend toujours à ce que son adversaire cherche avant tout à s’en protéger. Il peut penser qu’il n’osera pas se découvrir pour porter lui-même un coup.
Ces différents aspects techniques ne sont sans doute pas les seuls susceptibles de créer la surprise. On pourrait en citer d’autres. Mais tous se ramèneraient à trois attitudes de base : la dissimulation, le changement et l’audace.