Alors que la tactique (Voir cet article) décrit la gestion optimale des moyens techniques et psychologiques dont dispose le combattant, la stratégie s’intéresse plutôt à la manière (technique ou psychologique) d’aborder l’adversaire.Si l’adversaire est connu, le pratiquant peut, avec son entraîneur, mettre au point avant le combat une stratégie de confrontation qui tienne compte des forces et faiblesses relatives en présence.
Si l’adversaire n’est pas connu, la première reprise du combat permettra une « observation » des attaques et des réactions de l’adversaire. De cette observation naîtra une stratégie (Voir Reprise).
Mais cette réflexion stratégique concerne les pratiquants qui adaptent leur comportement à celui de l’adversaire. Il existe d’autres pratiquants (ce sont souvent les puncheurs, ou ceux que l’on appelle les « rouleaux compresseurs ») qui abordent leur adversaire « en force », avec une pression maximale, si bien que leur stratégie est déterminée « une bonne fois pour toutes » et dépend peu des éléments extérieurs.
Définir une stratégie implique de retenir le trait essentiel qui caractérise l’adversaire et déterminer ainsi la meilleure façon de répondre à sa « configuration ».
On distingue ainsi plusieurs types de pratiquants :
les puncheurs et les stylistes,
les endurants et les résistants,
les droitiers et les gauchers,
les rapides et les lents,
les encaisseurs et les forteresses imprenables,
les bulldozers et les lutins,
les longilignes et les massifs,
les très grands et les très petits (ce qui recouvre parfois la distinction précédente),
et, comme nous l’avons déjà vu, les conquérants et les attentistes.
Face à un puncheur, le styliste devra ruser, jouer en finesse, utiliser les ouvertures. Face à un résistant, l’endurant s’efforcera de jouer la victoire sur la distance en espérant que l’adversaire se fatiguera. A l’inverse, face à un endurant, le résistant cherchera à l’asphyxier, à le déborder. Face à un droitier, le gaucher essaiera d’être le plus souvent en « garde contrariée » (et inversement). Face à un rapide, le lent essaiera de casser le rythme, de jouer sur la puissance et d’éviter de se faire enfermer. Face à un lent, le rapide jouera sur les effets de surprise, les esquives, la mobilité. Face à un encaisseur, le pratiquant misera sur l’accumulation de points, en jouant sur la précision de ses coups. Face à une forteresse imprenable, le pratiquant multipliera les enchaînements rapides de coups avec des armes (pieds-poings) et des lignes d’attaque (haut, médian, bas) différentes, afin de provoquer des ouvertures. Face à un bulldozer, le pratiquant n’aura pas grand chose à faire sinon à être le plus insaisissable possible... Face à un lutin, le pratiquant cherchera à enfermer l’adversaire dans les coins. Face à un longiligne, le pratiquant jouera à courte distance, en « serrant » son adversaire et en avançant toujours vers lui. Face à un massif, le pratiquant jouera sur l’esquive et la mobilité pour tenter de compromettre les appuis de l’adversaire. Etc...