Alors que la stratégie (Voir cet article) décrit la façon d’aborder l’adversaire, la tactique s’intéresse à la façon d’utiliser au mieux les moyens physiques, techniques ou psychologiques dont on dispose, lorsqu’on se retrouve face à l’adversaire.
Le monde étant en quatre dimensions : le point (une dimension), la ligne (deux dimensions), le volume (trois dimensions) et le temps (4ème dimension), la tactique qui doit conduire à la victoire consiste à se rendre maître dans chacune de ces quatre dimensions, à savoir : efficacité du coup (le point), maîtrise des échanges (la ligne), déplacements sur le ring (l’espace) et imposition du rythme (le temps).
L’efficacité du coup dépend de plusieurs paramètres : le positionnement correct vis-à-vis de l’adversaire (Voir Positions, Garde, Déplacements), les appuis, la recherche d’une ouverture, la concentration sur la cible, le choix de la meilleure arme, la mobilisation maximale de l’énergie et la maîtrise technique du coup.
La maîtrise des échanges repose sur la gestion des procédures d’attaque et de défense. Plusieurs paramètres tactiques interviennent dans les échanges : la distance, les enchaînements, les ripostes, l’anticipation, la surprise, les feintes, le mensonge, les parades et les esquives.
La gestion de l’espace carré du ring se traduit par une mise en jeu tactique de la mobilité : déplacements et dégagements.
Enfin, l’imposition du rythme se traduit par la mise en œuvre de différentes tactiques liées à la vitesse (vitesse de réaction, d’anticipation, d’enchaînements, etc.).
Tels sont les différents moyens que le combattant utilise tactiquement pour parvenir à son but et empêcher l’adversaire de parvenir au sien.Le combattant met en jeu cet ensemble de moyens en ayant constamment à l’esprit deux impératifs :
atteindre le physique de l’adversaire par les coups. C’est là qu’interviennent deux principes tactiques essentiels : répéter les coups qui se sont avérés le plus efficaces et s’acharner sur les faiblesses de l’adversaire.
atteindre le mental de l’adversaire en insinuant le doute dans son esprit.
C’est là qu’intervient de nouveau le jeu subtil et combiné du mensonge et de la surprise. Le combattant peut ainsi, pendant un certain temps, laisser croire à une infériorité, ou à l’incapacité de porter un certain type de coup, laissant ainsi l’adversaire bâtir une stratégie à partir des éléments qu’il enregistre. Si le combattant crée la surprise en montrant soudain une redoutable efficacité là où il paraissait souffrir d’un handicap, il introduit le doute dans l’esprit de l’adversaire, l’oblige à renoncer à la stratégie qu’il avait imaginée et le maintient un certain temps dans un état de flottement dont il peut tirer un profit optimum.
Tous ces aspects tactiques reposent sur l’observation de l’adversaire (Voir Vigilance, Conscience et Perceptions subliminaires). De cette observation découlent deux types de tactiques :
des « tactiques d’initiative » (la meilleure façon d’attaquer dans l’absolu),
des « tactiques de réponse » (la meilleure façon d’attaquer en fonction du comportement de l’adversaire).
On remarque ainsi deux attitudes chez les combattants : celle qui consiste à avancer résolument dans le combat selon sa propre dynamique, et celle qui consiste à s’adapter constamment aux initiatives de l’adversaire en le « laissant venir ». Mais, déjà, nous entrons dans la stratégie...