Désigne l’émotion provoquée par la conscience d’un danger. On la distingue de l’anxiété, qui est provoquée par un danger mal défini et peut-être même imaginaire, ou du trac, qui semble plutôt en liaison avec l’amour-propre. Le pratiquant connaît parfaitement le danger auquel il s’expose : recevoir des coups. Sa peur connaît des degrés divers : peur de la douleur, peur de la blessure, peur de la fracture, peur du K.-O., peur de la mort.
La peur peut-être gérée de deux manières différentes :
Le courage. Il pousse le pratiquant à affronter le danger en dépassant sa peur. Le courage est une qualité qui se cultive, c’est une disposition d’esprit volontaire. Sa mise en œuvre est naturellement liée au bénéfice que l’individu espère tirer de sa confrontation avec le danger (Voir Motivation et Agressivité). Refuser de rencontrer un certain adversaire n’est donc pas indigne si le danger est disproportionné par rapport au bénéfice attendu.
L’habitude. La peur diminue avec la multiplication des confrontations avec le danger. Elle peut même complètement disparaître, alors qu’il restera toujours un peu d’anxiété ou de trac. Mais la peur peut revenir si le pratiquant s’est absenté du ring pendant un long temps (perte de l’habitude) ou s’il doit affronter un adversaire particulièrement redoutable. Il lui faut alors s’appuyer de nouveau sur le courage pour gérer sa peur.
Enfin, malgré le courage ou l’habitude, la peur peut soudain surgir sur le ring si le pratiquant se sent soudain débordé et incapable de faire face aux attaques de l’adversaire. Là encore, le courage peut éviter que la panique ne s’installe, désorganisant le pratiquant et l’exposant même à un grave danger.
Il est important que l’homme qui accompagne le combattant puisse identifier la nature exacte de l’émotion que ressent son poulain avant le combat. Est-ce de la peur ? Est-ce de l’anxiété ? Est-ce du trac ? Car les techniques pour lutter contre ces états sont très différentes. La confiance (Voir cet article) permet de réduire l’anxiété. Quant au trac, il semble inévitable dès lors qu’on s’expose en public et qu’on a à coeur de réussir sa prestation.