Désigne un ensemble de comportements visant à blesser physiquement (ou psychologiquement) un autre individu volontairement. La boxe s’appuie entièrement sur les pulsions agressives des pratiquants.
Psychologie
Les deux comportements agressifs principaux sont l’attaque et la menace [1]. L’agressivité faisant courir un risque à son auteur, deux autres comportements lui sont associés : l’auto-protection et le retrait. Les deux comportements opposés (non agressifs) sont la soumission et la fuite.
L’agressivité sert à établir un statut, un précédent ou à permettre l’accès à un objet ou à un endroit. Les causes de l’agressivité sont multiples et aucun facteur n’est déterminant. Ces causes peuvent se superposer :
le sexe (masculin) et les qualités qui y sont associées dans le contexte social du groupe auquel appartient l’individu (« éthique virile »),
le taux d’hormone masculine, d’une manière générale ou à un moment donné,
le tempérament,
la constitution physique,
la frustration,
l’exemple d’autrui (situations où l’agressivité est récompensée, expérience de la violence à la télévision)
l’occasion (présence d’une arme à portée de main),
facteurs nerveux (système nerveux plus facilement excitable),
facteurs familiaux (instabilité parentale, parents ayant tendance à punir ou à rejeter leurs enfants).
Le régulateur de l’agressivité est le risque encouru. Ce risque est donc analysé en fonction du bénéfice attendu. Si le risque est supérieur au bénéfice attendu, l’agressivité présente peu d’intérêt. Dans certains cas, le bénéfice de l’agressivité est inférieur à celui que peut apporter la coopération avec les autres individus.
Boxe
Les raisons qui poussent un individu à mobiliser son agressivité dans le cadre d’un sport pieds-poings sont complexes, variées et peuvent se cumuler. Selon le bénéfice attendu, l’agressivité s’analyse différemment :
le bénéfice attendu peut être la reconnaissance d’autrui. Mais cette reconnaissance ne joue que vis-à-vis du groupe qui attache lui-même une valeur à l’agressivité. Pour accéder à une reconnaissance qui dépasse son groupe, le pratiquant doit faire la démonstration que sa victoire fait intervenir d’autres qualités que la pure agressivité.
le bénéfice attendu peut être l’accès à des ressources. L’agressivité sert alors d’appui pour améliorer la situation financière. Mais, comme dans le cas d’un sport, l’accès aux ressources est indirect (la ressource n’est pas fournie par celui qu’on agresse - l’adversaire - mais par le public), le bénéfice dépend de l’organisation du sport et de sa médiatisation.
le bénéfice attendu peut enfin être l’expression d’une agressivité naturelle ou provoquée par des facteurs socio-familiaux. Le bénéfice est la libération de tensions ou de pulsions intérieures. C’est ce type d’attente qui explique que certains pratiquants s’investissent totalement dans ce sport, malgré sa dureté, malgré le peu d’espoir d’en vivre, malgré la mauvaise image qu’il peut avoir dans une partie de l’opinion, malgré la désorganisation fédérative qui dévalorise les titres, malgré enfin certaines injustices, brimades ou trucages, qui, tout en dégoûtant l’individu, ne le poussent pas pour autant à abandonner sa pratique. La boxe est en effet une des rares activités qui permette de décharger l’agressivité pleinement, simplement, en autorisant l’auto-protection, ce qui réduit le risque encouru.
Ces trois bénéfices peuvent se cumuler ou apparaître successivement au cours de l’évolution du pratiquant.