Désigne l’acte mental qui consiste à prévoir les intentions de l’adversaire. En karaté, on appelle « Sakki » le fait de sentir la volonté d’attaque dirigée contre soi.
L’anticipation resserre le rythme du combat et le rend plus subtil. Elle évite que l’affrontement se résume à une suite de réponses au coup par coup aux attaques de l’adversaire. L’arrêt et le contre sont des attaques de nature défensive qui s’appuient entièrement sur l’anticipation. De même, les esquives, retraits et déplacements sont le plus souvent provoqués par une prévision de la trajectoire du coup ou des intentions de l’adversaire.
Le phénomène de l’anticipation reste mystérieux. On peut donc parler de télépathie ou d’intuition, qui dépasserait la simple analyse de signes manifestes chez l’adversaire. Mais comme la télépathie et l’intuition sont elles-mêmes des phénomènes très mystérieux, elles ne nous aident guère pour comprendre l’anticipation.
On a longuement analysé les mécanismes qui permettraient au cerveau de calculer la trajectoire d’une balle lancée par un adversaire (dans le tennis, notamment). On a ainsi déterminé que le cerveau ne considérait que le démarrage de la balle, pour avoir une idée de sa trajectoire générale, et l’arrivée de la balle, pour corriger la première idée. La trajectoire intermédiaire n’est pas analysée par le cerveau.
Dans le cas de la frappe d’un coup, le cerveau connaît parfaitement les mouvements que peut effectuer un bras ou une jambe (fussent-ils ceux de l’adversaire). L’observation de la moindre esquisse de manoeuvre de l’adversaire semble suffisante pour anticiper le coup dans son entier, surtout avec une grande expérience.