C’est le muscle qui crée le mouvement (Voir cet article) en se contractant. La contraction musculaire est un processus très complexe qui se joue au niveau d’une multitude de fibres musculaires. Ces fibres sont composées de filaments qui glissent les uns sous les autres grâce à l’énergie libérée par une molécule appelée A.T.P. (Adénosine triphosphate). Cette substance est stockée dans le muscle, mais en petite quantité.
Au cours de l’effort, elle est constamment renouvelée de trois manières différentes :
Phase qu’on pourrait appeler « d’urgence ». L’organisme est capable de mobiliser en un temps très court une grande quantité d’énergie pour faire face à une situation inhabituelle de courte de durée. C’est le processus « anaérobie alactique », c’est-à-dire en l’absence d’oxygène (anaérobie) et sans production finale d’acide lactique (alactique). Le muscle utilise sa réserve d’A.T.P. puis, lorsqu’elle est épuisée (ce qui se produit en une ou deux secondes), transforme sa réserve de créatine phosphate en A.T.P.
Phase opératoire. Si l’effort se poursuit (au-delà de 30 secondes), l’organisme change de mode de création d’A.T.P. Sa capacité de fournir une grande quantité d’effort est moindre, mais elle est plus durable (jusqu’à 3 minutes). C’est la phase la plus pénible et la plus douloureuse physiquement, à cause de présence d’acide lactique dans le muscle. C’est le processus « anaérobie lactique ». Le muscle utilise ses réserves de glucose, mais si l’oxygène est trop rare, apparaît de l’acide lactique qui limite au bout d’un temps plus ou moins long la contraction musculaire.
Phase de soutien. Au-delà de trois minutes, si l’effort se poursuit, l’organisme change encore de mode de transformation de l’A.T.P. La quantité d’effort que le muscle peut fournir est encore plus réduite, mais elle permet un effort prolongé. Cette troisième phase va jusqu’à la fin de l’effort, sa quantité décroissant progressivement. C’est le processus « aérobie ». Le muscle produit de l’A.T.P. en transformant des glucides et des lipides (et en plus petite quantité, des protides). Ces substances sont stockées dans le muscle et dans tout l’organisme. Mais ces substances, pour être transformées, demandent une grande quantité d’oxygène.
Le travail de vitesse joue sur la première phase : dégager le maximum d’énergie dans un temps très bref. Le travail de résistance joue sur la seconde phase : habituer l’organisme à fonctionner avec une grande concentration d’acide lactique. Le travail d’endurance joue sur la troisième phase : permettre à l’organisme d’effectuer un effort soutenu pendant un temps de plus en plus long.
À l’intérieur d’un même muscle se trouvent des fibres à contraction lente (aérobie) et d’autres à contraction rapide (anaérobie). Selon la nature de l’effort demandé, l’organisme s’appuie sur les premières ou les secondes (ce qui permet la reconstitution des réserves d’A.T.P. des fibres inactives). D’où l’importance d’alterner les types d’exercices (intenses et rapides, moins intenses et prolongés).