La boxe pieds-poings n’a jamais eu la médiatisation qu’elle méritait. A cela plusieurs raisons :
la violence qu’elle véhicule gêne les programmateurs ;
les sponsors habituels du sport s’intéressent peu à ces sports et préfèrent investir dans des disciplines qui leur offrent une vitrine plus "présentable". Ainsi est-on au courant de toutes les compétitions de voile, qui ne concernent qu’une élite, et pour ainsi dire pas des compétitions de boxe.
les responsables des médias sont issus de milieux très différents de ceux qui pratiquent la boxe. Ils connaissent donc mal ce sport et pensent qu’il n’intéressera pas (ou choquera) les gens comme eux.
enfin en général les élites préfèrent de ne pas parler des distractions du peuple. La seule exception à cette règle est le football, mais c’est un sport qui touche en fait tous les milieux.
Télévision
C’est essentiellement Canal Plus qui retransmet des compétitions de boxe pieds-poings. L’audience atteint parfois celle de rencontres internationales de boxe anglaise. La chaîne câblée Eurosport (commune à TF1 et à Canal Plus) diffuse régulièrement des combats. TF1 s’est intéressé à ce sport à un moment donné, puis a abandonné. En 1992 et 1993, France 3 diffusait tous les mois, dans le cadre de son émission hebdomadaire Sports 3 un numéro spécial « Sports de combat », co-produit par « Sport Insertion Jeunes » (association présidée par Khalid El Quandili, champion du monde de Full-Contact).
La télévision, via des chaînes thématiques sportives comme RMC Sport, s’intéresse davantage aux combats de boxe anglaise ou de MMA qu’à ceux de boxe pieds-poings.
Presse écrite
La boxe pieds-poings n’a pas (n’a plus, en fait) de revue qui lui soit exclusivement consacrée. Ce sport, du fait de la double origine arts martiaux et boxe anglaise de certaines de ses disciplines, est traité en complément de ces sports dans les revues qui leur sont consacrées. On peut ainsi citer les plus célèbres comme Rings qui a disparu fin 1993, ou Karaté-Bushido, toujours présente, qui comporte en fin de numéro un cahier intitulé « Contact » consacré à la boxe pieds-poings.
En 1994, une nouvelle revue est apparue : Uppercut, un mensuel consacré comme Rings à la boxe anglaise et aux quatre disciplines de la boxe pieds-poings. Cette revue s’est ensuite appelée Punch Mag mais elle a disparu. De temps à autre, des éditeurs tentent leur chance, mais leurs revues s’effacent au bout de quelques numéros. Le public concerné par la boxe pieds-poings n’achète pas de revues. Il les feuillette dans les magasins, pour se tenir au courant, mais c’est tout.
De plus, Internet et les réseaux sociaux ont porté à cette presse des coups fatals.
Librairie
Les ouvrages consacrés à la boxe pieds-poings sont peu nombreux. Là encore, pour des raisons évidentes, la Boxe française-Savate se taille la part du lion. Dans les autres disciplines, on peut citer le Kick-Boxing Muay Thaï de Roger Paschy, le Kick-Boxing de Fred Royers, le Full-Contact de Daniel Renneson (trois ouvrages parus aux éditions SEDIREP) et le Muay Thaï-La boxe thaïlandaise de David Falck (Ed. Judogi). Ce sont essentiellement des ouvrages décrivant les différentes techniques. Depuis ces ouvrages des fondateurs de boxe pieds-poings sont apparus des livres où de grands champions du moment présentent leurs techniques, comme celui de Jérôme Le Banner, le plus connu des champions français.
En revanche, la littérature des Arts Martiaux est abondante... Et en boxe anglaise, il faut retenir surtout l’ouvrage de Jean-Claude Bouttier et Jean Letessier, Boxe, (Ed. Robert Laffont) qui fait référence.
Les ouvrages généraux qui traitent de l’ensemble des sports ne connaissent souvent que la Boxe française-Savate comme boxe pieds-poings (Quid, Dicostars, etc...).
(Voir aussi la bibliographie dans les pages d’accueil du dictionnaire).
Vidéo/DVD
En vidéocassettes ou en DVD, on trouve naturellement la production de films d’action (de Bruce Lee, de Jean-Claude Van Damme, de Chuck Norris et de bien d’autres... sans oublier la saga des Rocky de Sylvester Stalone). Il existe des cassettes éducatives (en Boxe française-Savate surtout), et des enregistrements des grandes rencontres.
Internet
Depuis la fin des années 90, de nombreux sites se sont ouverts sur Internet et ont abordé la boxe pieds-poings. Ils se consacraient généralement à une seule des quatre disciplines pieds-poings, ou reflétaient l’activité d’un club, d’une fédération. De nombreux boxeurs ont saisi cette occasion pour raconter leur carrière.
Ce dictionnaire a été publié au tout début de l’Internet grand public en 1997 dans un site consacré à la boxe pieds-poings. Ce site n’était pas un site officiel ni le site d’un club ni un site d’actualité, mais une présentation des disciplines de la boxe pieds-poings.
Les conditions de la médiatisation
D’une manière générale, la boxe pieds-poings — en dehors de la boxe française-savate — a longtemps souffert d’une certaine désorganisation, de la multiplication des fédérations internationales et des fluctuations des règlements, ce qui n’a pas favorisé sa médiatisation.
D’autre part, la conception moderne du sport, telle qu’elle se développe en s’appuyant sur les médias, suppose que les sportifs s’entraînent à l’expression orale, afin de devenir en quelque sorte des animateurs de leur sport. Or, sur ce point, la boxe pose un problème particulier : ceux qui font de la boxe n’en parlent pas, et ceux qui en parlent n’en font pas (Voir Parler). La raison essentielle est que la boxe est en elle-même un langage. Sur le ring, tout est dit. Le boxeur, sortant des cordes, n’a rien à ajouter.
Cela explique la rareté des écrits sur la boxe. On en fait ou on en parle. C’est pourquoi, dans le domaine de la boxe anglaise, de nombreux écrivains se sont intéressés à ce sport, non pas tant pour en parler, mais pour tenter de traduire en mot ce qu’elle disait autrement. On ne peut pas parler de la boxe (sauf dans une approche historique), on ne peut que traduire ce qu’elle nous dit.