Sport de contact, la boxe pieds-poings expose celui qui la pratique à un certain type de blessures [1], outre celles communes à toutes les activités sportives.
Les blessures selon les zones
la figure . Les chocs à la tête peuvent entraîner différents traumatismes : lésions cérébrales, commotion cérébrale (Knock-Out), fractures du crâne, de la mâchoire, du nez, hémorragies de l’oreille interne ou externe, du nez, plaies du cuir chevelu, lésions de l’œil (décollement de la rétine, coupures, éclatement de vaisseaux), coquards et plaies à l’arcade sourcilière, aux lèvres ou aux gencives.
le buste . Les dommages causés les plus graves concernent essentiellement le foie et le plexus solaire. Des chocs reçus sur ces zones peuvent entraîner une perte de connaissance (Knock-Out) ou un étouffement (blocage du diaphragme notamment). Un autre risque est la fracture des côtes.
les jambes . Les fractures des os de la jambe sont assez rares en combat. Le pratiquant s’expose plutôt, lors des entraînements, aux risques habituels de la pratique sportive : foulure, entorse, luxation, élongation, crampe, etc. (Voir plus bas). Ces risques concernent également les membres supérieurs. Deux zones sont particulièrement exposées : le tibia, qui peut être le siège de plaies ou d’ecchymoses (en l’absence de protections), et le genou (déchirure du ménisque, notamment).
les mains et les pieds . Si les coups sont mal portés, des fractures peuvent être provoquées aux poignets, aux chevilles, aux os protubérants de la racine des phalanges (kento notamment) et aux orteils (Voir Choc en retour).
Signalons enfin que l’effort musculaire poussé provoque des lésions des fibres musculaires. Ces micro-blessures internes du muscle sont en partie responsables de la sensation de douleur et de fatigue qui accompagne l’activité physique intense.
La prévention des blessures
Cette liste peut paraître un peu désespérante !... Il existe heureusement plusieurs moyens de se prémunir contre ces différents risques :
l’échauffement . De nombreux accidents surviennent lorsque le pratiquant se livre à des exercices intenses sans avoir au préalable préparé son organisme à l’effort.
le port de protections , surtout à l’entraînement.
l’accomplissement des techniques dans le respect des « règles de l’art » .
l’emploi de vaseline , surtout sur le visage, qui permet aux coups de « glisser » et évite ainsi des plissements de la peau.
enfin, un long temps de récupération entre deux combats car les conséquences d’un choc mineur peuvent être aggravées par un nouveau choc reçu dans un délai trop bref.
Les différents types de blessures et leur traitement
La plupart des petites blessures à l’entraînement ou au combat peuvent être soignées sur place, avec la trousse de premiers secours. Dans le cas de fractures ou de troubles de conscience, il y aura lieu de procéder à une évacuation du blessé à l’hôpital.
Œdèmes et ecchymoses . Un choc reçu provoque le plus souvent un œdème qui gonfle la peau. Il s’agit de l’infiltration de liquides « séreux » contenus dans des cavités. L’œdème s’accompagne le plus souvent d’une ecchymose. Il s’agit d’une hémorragie provenant des vaisseaux sanguins endommagés (capillaires). Elle apparaît comme une tache bleu mauve sous la peau. La seule parade est d’appliquer une compresse d’eau froide sur la zone blessée pour réduire l’œdème et contracter les vaisseaux sanguins.
Plaies et hémorragies . Les plaies doivent être nettoyées et refermées soit par des pansements soit par des points de sutures si elles présentent une certaine gravité. En cours de combat, ces soins sont pratiqués par le médecin à la demande de l’arbitre (Voir Médecine, SIDA). Dans la plupart des cas, les hémorragies doivent être arrêtées par des compresses, sauf en cas de fracture ou de présence d’un corps étranger ou d’hémorragie de l’oreille interne (Voir Figure, Nez).
Blessures ligamentaires, articulaires et musculaires
- Entorse. Au niveau d’une articulation, les ligaments et les tissus avoisinants sont soudain étirés ou déchirés.
- Luxation. Déplacement anormal, sous un choc violent, d’un ou plusieurs os au niveau de l’articulation. Le mouvement est impossible. Il faut bander et évacuer le blessé vers l’hôpital.
- Crampe. Il s’agit d’une contraction soudaine, involontaire et douloureuse d’un muscle. Elle peut se produire en cas de mauvaise coordination musculaire ou si le corps perd beaucoup de sels minéraux et d’eau au cours d’une grosse transpiration. On soigne la crampe en étendant le muscle tout en massant la zone contractée. Pour la crampe du mollet, il est conseillé de plier les orteils vers le haut.
- Elongation. Le muscle a reçu un choc. Il n’y a aucune lésion et le muscle peut continuer à fonctionner. Cependant, une douleur vive se manifeste si l’on contracte le muscle. Au repos, le muscle reste légèrement contracturé. On soigne l’élongation par le repos, la chaleur, un massage.
- Claquage. Le muscle a reçu également un choc. Certaines fibres musculaires sont rompues à un endroit précis. La douleur est très vive et la contraction du muscle n’est plus possible. Si de très nombreuses fibres musculaires sont rompues, on est en présence d’une déchirure musculaire.
- Tendinite. Il s’agit d’une douleur vive ressentie au niveau des tendons des muscles. Les causes sont nombreuses : manque d’échauffement, fatigue, qualité du sol, insuffisance de la ration d’eau dans l’alimentation, répétitions trop nombreuses.
- Foulure. Elle se produit lorsqu’un muscle a été trop étiré ou même déchiré par un mouvement soudain ou violent. Il faut appliquer une compresse froide.
Toutes ces blessures proviennent d’une mauvaise utilisation du muscle et des articulations (manque d’échauffement, sollicitation trop intense, mauvaise position, « faux mouvement »).
Les fractures
On distingue habituellement les fractures « fermées » (l’os est cassé mais n’est pas déplacé), les fractures « ouvertes » (l’os est cassé et déchire la peau) et les fractures « compliquées » (l’os cassé provoque une lésion d’un nerf ou d’un vaisseau sanguin). Dans tous les cas, le blessé ne doit pas être déplacé. Il faut seulement le placer dans une position confortable en attendant le transport à l’hôpital. Un choc au visage est susceptible d’avoir provoqué une fracture du crâne. Cette fracture n’est pas toujours décelable. C’est pourquoi une radiographie s’impose dans tous les cas.
Troubles de la conscience
Certains chocs (ceux reçus à la face notamment) peuvent provoquer des troubles de conscience plus ou moins graves (le blessé est simplement « sonné » ou il sombre dans le coma). Il importe d’abord de mesurer la gravité du trouble :
1) le blessé répond normalement aux questions et suit une conversation
2) Il répond seulement aux questions directes
3) Il répond vaguement aux questions
4) Il obéit aux ordres
5) Il réagit seulement à la douleur
6) Il ne réagit plus du tout.
Il importe ensuite de vérifier si le blessé peut respirer normalement : on retire de la bouche tout sang ou vomissures éventuels ; on desserre tout vêtement au niveau du cou, du thorax et de la taille ; on pratique éventuellement la respiration artificielle. Si le blessé respire normalement, on le place en « Position Latérale de Sécurité ». On le recouvre en attendant l’évacuation à l’hôpital.
L’épilepsie , que certains entraîneurs peuvent rencontrer chez leurs élèves, fait partie des troubles de la conscience. Elle correspond à une activité anormale et excessive des cellules du cerveau. Les crises d’épilepsie vont de l’inattention momentanée sans perte de conscience ("petit mal") aux spasmes musculaires et aux convulsions ("grand mal"). Sans entrer dans le détail, on peut dire qu’il n’y a pas grand chose à faire, sinon laisser passer la crise en protégeant le malade de blessures ou de chocs, en éloignant les gens et en le rassurant.