Comme leur nom l’indique, les « fédés » fédèrent (regroupent) un certain nombre de structures (les associations sportives) sur l’ensemble du territoire (Fédérations nationales). Les fédérations relèvent de la loi de 1901 sur les associations à but non lucratif.
Les types de fédérations
Il existe en France différents types de fédérations :
les fédérations unisport, qui ne s’occupent que d’un seul sport et des disciplines qui lui sont associées,
les fédérations multisports (affinitaires ou en milieu socio-professionnel)
les fédérations scolaires et universitaires, qui regroupent les associations sportives des établissements d’enseignement,
les fédérations affinitaires, qui s’occupent de plusieurs sports mais selon une approche morale, philosophique ou religieuse particulière (c’est le cas, notamment, de l’U.F.O.L.E.P., l’Union Française des Œuvres Laïques et d’Éducation Physique, dont la mission est de développer le tissu associatif via le sport).
Le rôle des fédérations
Une fédération regroupe l’ensemble des associations sportives pratiquant le sport ou les disciplines qui la concernent, et leurs licenciés. Elle délègue une partie de ses attributions à des Comités ou Ligues régionales ou départementales. La loi incite chaque fédération à créer une commission spécifique de la pratique professionnelle (Voir Amateur et Professionnel).
Les fédérations assurent un ensemble de missions :
développement de la pratique sportive qui les concerne,
établissement des règlements sportifs,
respect de la discipline sportive et des règles de la fédération,
délivrance des licences et des livrets sportifs individuels,
contrôle médical,
organisation des compétitions,
délivrance de titres,
etc...
Agrément et délégation
L’organisation du sport en France est de la responsabilité de l’Etat. Il est le seul à pouvoir organiser des compétitions et délivrer des titres. Mais cette responsabilité est largement déléguée aux fédérations et aux associations sportives :
l’agrément. Une fédération ou une association sportive reçoit l’agrément ministériel lorsqu’elle s’engage à conformer ses statuts à un modèle type, qui prévoit des dispositions précises notamment en matière d’hygiène et de sécurité et qui, surtout, garantit la démocratie et le bénévolat au sein de la structure. En échange de ces engagements, la fédération ou l’association sportive peut bénéficier de subventions ministérielles.
la délégation. Une fédération unisport peut recevoir des pouvoirs publics une délégation pour organiser des compétitions ou délivrer des titres. Pour obtenir cette délégation, elle doit s’engager à assurer un service public, c’est-à-dire qu’elle doit affilier toutes les associations sportives qui en font la demande et licencier tous les pratiquants sans discrimination. Elle doit veiller, au sein des associations sportives, au respect des règles de démocratie et de bénévolat. Elle a un pouvoir disciplinaire.
Les fédérations françaises de boxe pieds-poings
Après avoir souhaité un regroupement de l’ensemble des disciplines de boxe pieds-poings sous une seule fédération, les pouvoirs publics, reconnaissant l’irréalisme d’une telle démarche (les dirigeants de la boxe française craignaient d’être « mangés » par les autres disciplines, qui disposent d’organisations professionnelles puissantes dans le monde entier), ils ont renoncé et ont souhaité le regroupement de seuls full-contact, kick-boxing et muay thaï. Ainsi est née la Fédération française de kick boxing, muay thaï et disciplines associées (FFKMDA).
L’avantage de cette formule de regroupement est la possibilité, pendant une soirée de gala, d’organiser des combats dans des disciplines différentes. Cela simplifie également les démarches d’inscription des élèves des clubs.
L’inconvénient est que cette fédération peut être assimilée à une fédération multisports, ce qui interdirait aux disciplines qu’elle couvre de devenir disciplines olympiques. Or, le muay thaï a cette ambition, d’où la survivance d’une fédération indépendante.
Les fédérations internationales de boxe pieds-poings
Il existe de très nombreuses fédérations internationales de boxe pieds-poings, notamment pour le full-contact et le kick-boxing :
— l’ISKA (International Sport kick-boxing Association)
— la WKA (World kick-boxing Association)
— la WKC (World kick-boxing Council)
— la WAKO-PRO
— le WMTC (World muay thaï Council) pour le muay thaï.
Chaque fédération propose son classement (Voir cet article) et délivre des titres mondiaux ou européens (10 par fédération, un par catégorie de poids), ce qui explique le grand nombre de champions du monde dans ces disciplines...! Nous n’en dirons pas plus, sinon que — pour reprendre la célèbre expression d’un non moins célèbre commentateur sportif — la boxe pieds-poings n’a rien à y gagner !. Ni le public, qui n’y comprend plus rien, ni les sportifs, qui se demandent parfois de quoi exactement ils sont champions.
Ces fédérations ont un représentant dans chaque pays. Longtemps, le muay thaï n’a pas été fédéré au niveau mondial. La Thaïlande s’en est préoccupé récemment, constatant l’engouement mondial pour ce que les Thaïlandais perçoivent comme une tradition nationale, comme une pratique à la fois sportive et spirituelle, qui ne peut s’exporter sans aménagements. Malgré tout, cette exportation s’est faite. Aussi, la Thaïlande souhaite, via ses représentations à l’étranger, encadrer davantage la pratique de sa discipline nationale. L’encadrer et l’uniformiser de manière à donner une légitimité à des titres mondiaux. Ce serait le rôle du WMTC. Aujourd’hui, il existe des champions du monde de muay thaï, mais leurs titres ne sont pas reconnus par la Thaïlande, ce qui est un peu gênant...
Il existe enfin une Fédération Internationale de savate. Cette fédération regroupe un certain nombre de pays dont les structures BF sont parfois squelettiques. La pratique de la boxe française-savate y est le plus souvent le fait d’individus isolés et peu de pays sont capables d’aligner une équipe cohérente et de haut niveau pour le championnat du monde. De fait, un grand nombre d’« étrangers » concourant lors de ce championnat sont des résidents français (ou des sportifs ayant la double nationalité). On retrouve là une situation proche de celle de la boxe thaïlandaise : un titre national a plus de valeur qu’un titre mondial.