Ancêtre de la boxe. Désigne un « combat à coups de poing ».
Historique
Les combats à coups de poing remontent à la nuit des temps. Selon Michel Chemin [1] « les traces les plus anciennes de confrontations à poings nus remontent à la période sumérienne, entre 3500 et 1500 ans avant notre ère. Des tablettes d’argile, découvertes lors de fouilles archéologiques près de Baghdad, représentent des lutteurs et des boxeurs face à face. Mais c’est en Grèce que le pugilat acquiert ses lettres de noblesse et découvre ses premiers héros ».
En effet, on trouve dans L’Iliade et l’Odyssée, le poème épique d’Homère écrit vers 850 av. J.-C., le premier récit d’un combat qui se serait déroulé vers 1100 av. J.-C. durant le siège de Troie. Cependant le pugilat ne fait son apparition dans les Jeux d’Olympie que lors de sa 23è édition, en 688 av. J.-C. Les combattants portent pour tout vêtement d’épaisses lanières de cuir entourant la main. Les Romains reprennent le pugilat mais semblent réserver cette pratique aux soldats et aux affrontements entre prisonniers de l’Empire (combats de gladiateurs). La chrétienté, choquée par la cruauté de ces tueries, les interdit au IVè siècle, en même temps qu’elle interdit les Jeux Olympiques.
Dans son effort d’évangélisation, l’Église cherche à cantonner le sport dans un esprit de divertissement et fixe les règles des tournois et des joutes entre villageois pendant le Moyen-Age (notamment les tournois de "soule", ancêtre des jeux de balle modernes). Elle dresse la liste des lieux (les églises notamment) et des jours (du mercredi au dimanche) où toute violence est proscrite. Ces interdits visent surtout les chevaliers qui, en dehors des périodes de guerre, ont tendance à se défouler en saccageant les récoltes, en pillant les villages et en violant les femmes...! La crainte de la fin du monde annoncée pour l’An Mil accroît encore ce souci de ne pas « déplaire à Dieu » par des actes de barbarie.Cependant, note Michel Chemin, des pugilats ont lieu à Venise, sur le Pont du Diable, en l’An Mil.
Mais ces combats étant interdits, le pugilat, comme c’est régulièrement son lot, se pratique dans la clandestinité.Le monde est encore debout après l’An Mil, l’Occident respire et l’Église, pour remercier Dieu d’avoir épargné l’Homme, lance les Croisades. Il s’agit de libérer les lieux saints occupés par les musulmans. Il s’agit aussi, selon la légende des Chevaliers de la Table Ronde, de récupérer le Saint-Graal, une coupe (Voir cet article) censée avoir contenu le sang du Christ. Mais il s’agit surtout d’occuper les guerriers turbulents de l’époque et de les éloigner de la terre de France. Les villageois peuvent respirer.Mais tel est pris qui croyait prendre. Les chevaliers un peu barbares de l’Occident découvrent en Orient un raffinement, un art de vivre qui va nettement adoucir les moeurs de ces guerriers une fois rentrés chez eux. Cet éveil de la sensibilité, du goût du luxe, du confort, de l’amour « courtois », de la musique et de l’art en général, va déboucher sur la Renaissance. On peut sans doute expliquer ainsi que, pendant toute cette longue période, on ne trouve pas de trace de pugilats, du moins officiellement.
Le pugilat réapparaît en Angleterre au XVIIè siècle, comme l’atteste un article du Protestant Mercury, daté de janvier 1681, qui relate une « rencontre de pugilat » entre le majordome et le boucher du duc d’Albermarle. L’Angleterre est la première en Europe à connaître ce qu’on appelle la Révolution Industrielle, liée au développement des connaissances scientifiques et techniques. Les aristocrates sont quelque peu mis sur la touche et la bourgeoisie industrielle prend le pouvoir. La « boxe » moderne pointe alors le bout de son... poing. Car les nobles, rendus oisifs, s’enflamment pour cette pratique très juteuse qui leur permet de vider leurs rivalités par boxeurs interposés (Voir Agressivité et Noble art).
Technique
Le pugilat est l’une des formes de combat d’homme à homme. Il se caractérise par l’usage principal des poings et un affrontement à distance. L’autre forme est la lutte, où les hommes ne se frappent pas (encore que...) mais s’empoignent. C’est la technique du corps à corps qu’on retrouve en judo, dans le catch et bien sûr en lutte dite gréco-romaine. Mais il existait d’autres formes de combat à mains nues. Le karaté, bien sûr, en Asie, mais aussi les combats à mains plates, les coups de poing étant remplacés par des « baffes » (Voir Boxe française-Savate).