
Discipline pieds-poings d’origine thaïlandaise où deux adversaires de même catégorie s’affrontent à coups de pied, de poing, de coude et de genou.
Principe
Le Muay Thaï, appelé aussi « Thaï boxing » ou « Boxe thaïlandaise », associe des techniques très anciennes de coups de pied, de coude et de genou, proches du karaté, avec les coups de poing de la boxe anglaise. Il emprunte également à ce sport les principales règles de compétition. En plus de la frappe des coups, il autorise des techniques de saisie et de projection au sol proches de celles du judo.
Les coups peuvent être portés sur l’ensemble du corps (figure, buste et jambes). Le boxeur thaï porte des gants comme en boxe anglaise et un short. Il est pieds nus.
La durée des combats de Muay Thaï est uniforme : 5 reprises de 3 minutes avec 2 minutes de pause.
Historique
Les manuels de boxe thaïlandaise racontent l’histoire suivante : Chaque année, tous les stades de Thaïlande dédient une soirée à Nai Khamon Dtom. Ce héros légendaire fut capturé par les Birmans, il y a bien des siècles. En présence du roi de Birmanie, Nai battit à la suite douze adversaires en combat singulier. A mains nues, bien sûr ! En récompense de sa bravoure, le roi le fit libérer. En 1411 à la mort du roi Sen Muang Ma, ses deux fils Ki et Fang voulurent s’emparer du pouvoir. Comme leurs armées respectives n’arrivaient pas à se départager sur un champ de bataille, ils décidèrent de régler leur conflit par un duel. Chaque camp choisit son meilleur boxeur. Finalement, l’homme de Fang fut battu, et Ki monta sur le trône. La technique de combat de son « boxeur » fit école...
Au XVIè siècle, le Muay Thaï était enseigné dans les écoles militaires puis il se développa chez les paysans. Les combattants protégeaient leurs poings avec des bandes de coton maintenues dans de la glu, qu’ils n’hésitaient pas à tremper dans du verre pilé !
Trop mortelle, la boxe thaïlandaise fut interdite en 1921. Puis, vers 1930, elle réapparut en adoptant les règles de compétition et les techniques de poings de la boxe anglaise (gants, ring, etc.). Le développement du tourisme en Thaïlande la fit découvrir aux Occidentaux. Elle est là-bas un enjeu social considérable pour la jeunesse. Les combats se déroulent selon un rituel fascinant. Les boxeurs, avant de combattre, se mettent à genoux et prient (voir Salut). Et tout le match se déroule sur un fond musical joué « en direct » par une petite formation de musiciens thaïs.
Caractéristiques
Le Muay Thaï est la plus ancienne des trois disciplines pieds-poings héritées des techniques asiatiques. Elle s’est d’abord répandue en Hollande puis est venue très vite en France concurrencer le Full-Contact dans sa version « garantie d’origine » et dans sa version « japonaise », le Kick-Boxing.
Il a la réputation d’être la plus violente des quatre disciplines pieds-poings - opinion qui n’est pas partagée par les pratiquants eux-mêmes, qui pensent même le contraire (Voir Violence). On lui reproche surtout de répandre l’idée que tous les coups sont permis (Voir Interdictions). Roger Paschy, un des pionniers de ce sport en France en parle ainsi : « ...Le Kick-Boxing [Muay Thaï] ne peut être un sport que les gens qualifient à tort et à travers de sport de voyou. Il nécessite beaucoup de volonté et d’assiduité. Mais, comme dans toute activité sportive, le professeur a un rôle fondamental dans la formation de l’élève. L’état d’esprit de l’enseignant aura une influence considérable sur le disciple » [1].
Utilisant les quatre armes, le Muay Thaï est surtout un sport très complet. Il suppose une très grande vigilance car le coup peut venir de partout. Les saisies permettent au boxeur « thaï » de souffler un peu. Quant aux projections, elles n’apportent pas de points, elles sont seulement le moyen de sortir d’un corps à corps (indépendamment de leur impact psychologique).
Pour de nombreux pratiquants, le Muay Thaï est aussi l’occasion de découvrir un pays et une culture. Certains n’hésitent pas à aller passer leurs vacances dans un des "camps" d’entraînement de Bangkok. Selon leur niveau, ils pourront participer à un combat dans l’un des stadiums prestigieux de la ville, le Lumpini ou le Rajadamoern...